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Michel GÉRARD
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In English
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Michel Gérard est revenu sur la scène de la simulation de pilotage et a commencé à fournir
périodiquement des photos et des commentaires concernant les Mirage, ainsi que sur son expérience
personnelle dans l'Armée de l'Air. Pour voir et lire ses précédentes soumissions,
veuillez voir ces pages.
Dans un article précédent, Michel Gérard
décrivait un vol sur le prototype du Mirage 4000 et laissait entendre qu’il
existait d’autres photos de ce moment. Michel me les a récemment communiqué
et les voici aussi pour vous. - Frank Safranek
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Elles datent de février 1982 alors que l’escadron de chasse 3/2 "Alsace" était détaché
pendant quelques jours à la base d’Istres, dans le sud de la France. Istres n’est
pas seulement une base de l’Armée de l’Air. Elle abrite aussi l’Ecole du Personnel
Navigant d’Essais et de Réception (EPNER), les services gouvernementaux d’essais en vol,
et le centre d’essais en vol de Dassault Aviation.
Le pilote installé aux commandes du Mirage 4000, Jean-Marie Saget (qui fêtait ce jour
sa 10.000ème heure de vol), était alors le chef pilote d’essais de la société Dassault.
Le pilote du Mirage IIIE n° 521 (2-LA) est son propre fils, Claude Saget, qui plus tard,
devint le commandant des équipes de démonstration de l’Armée de l’Air (Patrouille de
France, etc.…), après avoir été lui-même pilote d’essais et instructeur d’essais en vol
pendant 10 ans. Père et fils posent après le vol sur la photo du bas à droite.
Deux autres photos montrent des appareils des trois escadrons de Mirage III
stationnés à la Base Aérienne 102 de Dijon-Longvic en formation avec le prototype n°4
du Mirage 2000. Les avions et unités représentés sont, sur Mirage IIIE: l’Escadron
de Chasse 1/2 "Cigognes" et l’Escadron de Chasse 3/2 "Alsace", et sur Mirage IIIBE,
l’Escadron de Chasse de Transformation 2/2 "Côte d’Or".
Amicalement,
Michel
Je voudrais sincérement remercier Jean-Michel Thiriez pour ses traduction anglais-français.
Regardez ces photos d'un Mirage IIIBE en métal nu avec un pilote Libyen aux commandes
lors de son premier vol solo.
Ce gars là m'a sauvé la vie, ainsi que celle du pilote en place avant (CDT Châtaignier)
en cette journée de juillet 1977. Châtaignier et moi-même étions très occupés à
guider ce Libyen en finale. l'approche se faisait via les contrôleurs au sol (GCA),
il n'y avait pas d'ILS à Dijon en 1977, et le Trafic contrôlait l'espace aérien.
Nous ne faisions même pas attention à ce qui pouvait arriver en face. Nous avions
l'intention de rester collés en formation étroite avec lui jusqu'à ce qu'il touche
le sol, de lui laisser toute la largeur de la piste, de remettre les gaz, refaire un
circuit d'atterrissage et nous poser à notre tour, ainsi qu'il était d'usage lors
d'un premier vol solo.
Soudain, alors en courte finale, nous l'avons entendu crier dans la radio: "Airrrcrrrraft
in frrrront !!!!" (avion droit devant). Nous avons juste eu le temps de dégager
et de voir la silhouette furtive d'un avion blanc marqué HB-??? sur le fuselage,
passer à quelques mètres en dessous de notre avion. L'élève Libyen se posa
sans dommage, et nous avons fait notre circuit d'aérodrome. L'enquête révéla qu'un
pilote privé Suisse avait annoncé qu'il transitait à deux milles nautiques parallèlement
à la piste, à 6000 pieds. De fait, il était parallèle à l'autre piste qui est
à 20° par rapport à la notre, et à 1500 pieds.
Amicalement,
Michel
Je voudrais sincérement remercier Jean-Michel Thiriez pour ses traduction anglais-français.
Ainsi que je l'ai expliqué dans un de mes anciens articles,
le Mirage IIIE pouvait recevoir une fusée SEPR 841 qui décuplait ses performances.
Afin de pouvoir exécuter ces missions, le pilote revêtait une combinaison spéciale que l'on appelait
"habit de lumière". Celà consistait en une combinaison de vol en très beau cuir blanc sur
laquelle venait s'adapter un casque similaire à ceux des astronautes, que l'on coiffait juste
avant de monter dans le cockpit.
Oui, quand ils portaient ces "habits de lumière", ces pilotes pouvaient ressembler à
des chevaliers du ciel, (d'après le nom donné à une
célèbre bande dessinée dont on a, plus tard, tiré une série TV à succès).
Et, de fait, ils volaient vite et haut. Un Mirage équipé de cette fusée pouvait
atteindre l'altitude de 75.000 pieds (à peu près 3 pieds dans un mètre, faites le compte),
était capable d'ascensions étonnantes et soutenait des performances en accéleration
à haute altitude, mais à haute altitude seulement.
Je me souviens avoir assisté en 1978 à Dijon à la visite d'un F15A en provenance de
Bitburg pour une journée portes ouvertes. Un Mirage IIIE équipé du moteur fusée
décolla pour l'accueillir, de concert avec un biplace pour les photos (j'ai toujours
la photo, mais je ne peux pas la scanner, c'est un grand négatif qui est beaucoup
plus large que mon scanner). Il se rejoignirent à environs 7000 pieds, le pilote
du IIIE (Capitaine Gérard Resnier, si mes souvenirs sont exacts) enclencha sa fusée,
mais le chauffeur du Eagle, surpris par le flash de la fusée, et bien qu'il fût intercepté,
poussa les manettes à fond. A cette altitude, le IIIE, bien qu'équipé du moteur
fusée, ne pût faire grand chose, et le pilote dû se contenter de regarder le F15 avec
ses deux P&W F100 grimper rapidement hors de vue.
Mais les choses n'étaient pas aussi simples qu'en apparence: la belle combinaison
blanche n'était qu'un surplis. En dessous, se trouvait un scaphandre pressurisé
qui devait être très précisément ajusté au corps du pilote, ainsi que le montrent ces
images, et testé sous pression. Vous remarquerez que les méthodes employées
pour ajuster le costume étaient assez rudimentaires! Les pilotes barbus avaient
également des problèmes pour ajuster le casque stratosphérique.
Amicalement,
Michel
Je voudrais sincérement remercier Jean-Michel Thiriez pour ses traduction anglais-français.
Voici quelques photos inhabituelles que j'ai eu la possibilité de prendre en
septembre 1987. Mon escadron, le 3/2 "Alsace", était venu en campagne
d'entraînement au tir canon air-air à Solenzara, en Corse. L'une des
stations balnéaires les plus connues de Corse est le village de Bonifacio,
à l'extrême sud de l'île, avec ses falaises remarquables. Bonifacio
n'est qu'à 35 milles nautiques de Solenzara, un petit 5 minutes de vol, et
nous avions l'habitude de venir survoler la petite cité et de prendre quelques
photos souvenirs.
Ce fût le cas, ce jour de septembre, avec une formation de quatre appareils
à faire un entraînement au tir canon. Je devais voler en place arrière
sur un Fouga-Magister, et nous devions rejoindre les Mirage alors de retour
du champ de tir de Diane quelque part au dessus de la mer entre la Corse et
l'Italie. Et ensuite, place aux photos.
Avant le décollage, mon ami Claude Saget, qui était numéro 4 dans ce vol,
m'avait prévenu: "hé, Michel, tu as intérêt à bien préparer ton appareil
photo, je volerai en inversé au sein de la formation en diamant.."
J'étais un peu étonné, mais, le connaissant bien, je savais qu'il ne bluffait
pas et qu'il le ferait.
Nous avons donc décollé en Fouga, rejoint les 4 Mirage, et fait un survol
dans les règles de l'art de Bonifacio. après cela,
la formation à quatre s'est éclatée en deux formations à deux. Claude a
alors entamé un mouvement en roulis pour se retrouver inversé par rapport à
son chef de patrouille, et il a maintenu cette formation miroir pendant
quelques instants (un moyen de s'entraîner, je pense, mais je savais aussi
que ce n'était pas la première fois qu'il volait ainsi : il m'avait dit,
quelques mois auparavant, qu'il le faisait dès qu'il le pouvait).
Il est alors parti à quelques milles de Bonifacio afin de se faire moins
remarquer, le groupe de 4 se reforma en diamant,.. et voilà le résultat!
Je n'avais jamais montré ces photos avant. Elles ont été prises il
y a plus de vingt ans. Claude (qui devint plus tard pilote d'essais
et termina sa carrière comme commandant des patrouilles acrobatiques et
de représentation de l'Armée de l'Air), est à la retraite depuis plusieurs
années.
Je me demande si la prise de telles images serait encore possible dans
l'Armée de l'Air aujourd'hui, bien que certaines
vidéos de vol à très basse altitude, trouvées sur le Net, m'incitent
à penser que l'esprit 'Chasseur' est toujours présent à son plus haut niveau.
Best regards,
Jean-Michel
Je voudrais sincérement remercier Jean-Michel Thiriez pour ses traduction anglais-français.
Voici h'histoire d'un Harrier devenu rose (de confusion ?)
C'était en octobre 1976. Un échange Escadrons avait été organisé entre
le 3/2 et le N°1 Sqn de Wittering. Donc nos amis anglais envoyaient
quatre Harrier (deux GR.1, un GR.3 (la toute nouvelle version à l'époque)
et un biplace T.2). Malheureusement côté 3/2 l'échange avait été annulé
au dernier moment pour des causes budgétaires, et aucun Mirage ne fut envoyé
en Angleterre. Quant au 2/2, il mettait à disposition ses biplaces
pour que les pilotes britanniques découvrent les caractéristiques de vol du
Mirage III. Voici donc le tableau brossé. L'échange devait durer
une semaine.
Pas de chance, à l'arrivée le biplace T.2 a fait un atterrissage un peu dur
et a cassé quelque chose (au niveau de la quille inférieure si je me souviens
bien) ; donc, il était indisponible et fut vite rentré dans un hangar où il
devait rester jusqu'à être dépanné.
Qu'à cela ne tienne, les pièces devraient logiquement arriver assez vite.
L'échange s'est déroulé cordialement, pour ne pas dire amicalement, dans
les premiers jours. Nous avons fait connaissance avec nos camarades
anglais. A l'époque la RAF était en pleine restructuration, déflation
d'effectifs comme on disait, un des contrôleurs envoyé avec ce détachement
était un ancien pilote de HS Andover qui n'avait pas eu d'autre choix que
d'accepter cette nouvelle voie, c'est tout dire.
Pendant cette semaine la météo fut globalement exécrable, d'où la mauvaise
qualité des photos. Pourtant une relative embellie a permis aux anglais
de nous offrir une présentation à deux avions qui fut très appréciée, comme
en témoignent les personnels grimpés sur les Mirage pour mieux profiter
du spectacle.
Bref, les jours passaient mais les pièces n'arrivaient toujours pas pour
le biplace qui restait cloîtré au fond du hangar de l'Accueil. La
tension montait car les anglais ne se privaient pas de faire des tours
de place arrière au 2/2 tandis que nos pilotes, eux, auraient bien aimé
voler sur cette étrange machine qu'est le Harrier. Grosse frustration,
donc. Et c'est seulement la veille du départ que les pièces arrivèrent
enfin. Mais le temps de réparer et d'effectuer un vol de contrôle
le soir était arrivé, et à la finale pas un seul français ne vola sur
Harrier. Pas trop contents, les français…
Ajoutons à cela que dans l'après-midi un mécanicien anglais avait eu le
goût douteux de peindre sur la dérive du Mirage IIIE N°425 / 2-EE une
caricature de Harrier dans une attitude peu flatteuse pour la cigogne de
la SPA 3, celle de Guynemer (il serait inconvenant de reproduire ici
cette image en gros plan), il n'en fallait pas plus pour que l'ambiance
devienne franchement tendue. L'affaire avait été très mal prise
par le commandant de la SPA 3, le CNE Pailloncy.
En parallèle un fait était passé inaperçu. Quatre Etendard IVM
s'étaient posés dans l'après-midi pour faire les pleins, mais l'un
d'entre eux eut un problème technique. Son pilote était un
officier de la Fleet Air Arm britannique qui effectuait un échange
d'un an dans l'Aéronavale. Le leader de la patrouille resta
donc pour la soirée à Dijon avec son équipier tandis que les deux
autres Etendard poursuivaient leur route.
Le soir était prévue au Mess Officiers une belle fête pour le départ
des anglais comme le gérant de l'époque, l'ADC
Grémillard, savait en organiser. Tout le monde en grande tenue,
les femmes en tenue de soirée, bref, tout ça avait fière allure.
Mais c'était sans compter avec le petit grain de sable qui parfois fait
tout déraper. Lorsque nous sommes arrivés au bar nous y avons
trouvé les deux pilotes d'Etendard en combinaison de vol (ils n'avaient
pas prévu de passer la soirée à Dijon !), l'anglais étant déjà dans un
état déjà passablement "avancé"… Pour tout dire, il buvait la
bière dans une de ses bottes de vol…
Et, cerise sur le gâteau, il s'est avéré que ce pilote de la Fleet
Air Arm était le camarade de promotion d'un des pilotes de Harrier.
Chaleureuses retrouvailles, donc. Tellement chaleureuses même qui
ce qui à l'origine devait être une soirée presque mondaine a assez vite
dégénéré pour donner plutôt dans le côté paillard !
Les esprits s'échauffant il fut décidé de rendre aux anglais la monnaie
de leur pièce. Le coup du Harrier peint sur la dérive du IIIE
n'était vraiment pas passé… L'idée était donc à la base de faire subir
le même sort au Harrier biplace qui pendant une semaine avait été
l'objet da tant d'espoirs déçus.
Mais à la finale c'est l'avion entier qui a été repeint dans les tons
de blanc et de rose en quelques heures (travail soigné, tous les
orifices techniques et les marquages avaient été consciencieusement
masqués par les mécaniciens). L'ennui, c'est que la peinture
utilisée n'était pas une peinture à l'eau lavable mais une bonne
peinture à l'huile bien grasse et bien tenace.
Au petit matin, le travail achevé, l'avion fut tracté sur le parking
où les anglais le découvrirent avec stupeur en sortant du petit
déjeuner. Une bonne partie du personnel de la Base était déjà
là, hilare.
Réalisant qu'il était trop tard pour faire quoi que ce soit, le chef
du détachement, très fair-play, rassembla son dispositif après le
décollage au sud du terrain et nous avons eu droit à un passage en
box impeccable, biplace rose en leader. Pour l'occasion,
l'indicatif de la patrouille était "Pink" !
J'ai entendu dire que par la suite l'avion avait été retourné chez
British Aerospace pour un décapage et une remise en peinture totale.
Peu de temps après cet échange la Base reçut du N°1 Sqn un courrier
de remerciement particulièrement élogieux, indiquant que cet échange
Escadrons avait été un pur plaisir, que jamais ils n'avaient été aussi
bien reçus, etc, etc… mais (le fameux "but" britannique !!!) que si
d'aventure un jour un pilote de Mirage venait à se poser à Wittering,
il rentrerait… à pied !
Deux ans plus tard un autre échange eut lieu, cette fois-ci avec les
Phantom du N°92 Sqn de Wildenrath. Faisait partie du détachement
une section du RAF Regiment et les avions ont été gardés jour et nuit
par des maîtres-chiens. Allez donc savoir pourquoi !
Mais cet échange avec le N°92 Sqn avait contribué à renouer des liens
très cordiaux entre Dijon et la RAF, comme en témoigne la photo que
j'ai prise en janvier 1979, montrant l'arrivée en fanfare d'un Phantom
FGR.2 de Wildenrath, l'équipage (Flt Lt Chris Dennis et Flt Lt Denis
Marshall-Hasdell) venant passer le week-end avec nous en Bourgogne.
Heureuse époque où, dans les armées de l'air occidentales, on pouvait
encore "emprunter" un chasseur pour partir en week-end!
Amitiés à tous.
Michel
Je vous invite à jeter un coup d’œil à ce Mirage IIIB. Il s’agit de ce qu’on pourrait
appeler un "biplace monoplace". Une configuration assez peu courante, somme toute.
Lors de l'entrée en service du Mirage IIIC en 1961 l'Armée de l'Air avait déjà compris
à quel point la transition entre le Mystère IVA et le nouveau delta supersonique allait
être épineuse. De fait, le taux d'accidents s'avéra tout de suite anormalement
élevé, aussi une version biplace fut-elle rapidement mise au point pour remédier à ce
problème.
Le Mirage IIIB héritait du monoplace ses caractéristiques de vol difficiles. Des
vitesses très élevées au décollage et à l'atterrissage, une forte incidence en finale,
des atterrissages pour le moins délicats… Mais après tout, c'est bien dans ce but
qu'il avait été conçu !
Cependant, aux dires de ceux qui volèrent dessus, une fois en l'air le IIIB était le plus
agréable à piloter de toute la famille des Mirage III/5. Dépourvu de tout équipement
militaire (pas de radar – juste un lest dans le nez – pas de canons, pas de moteur-fusée),
c'était une sorte d'avion de tourisme supersonique ! De nombreux pilotes s'accordent
à dire qu'il était le plus manoeuvrant de tous les Mirage delta.
A l'époque, les biplaces étaient conçus comme de pures machines de transformation destinées
à familiariser les pilotes avec les caractéristiques de vol de leur future monture monoplace ;
ils n'avaient aucune vocation à former sur le système d'armes.
Au début des années soixante, le Mirage IIIC était avant tout considéré comme le fer de
lance de la défense aérienne française, sa mission première étant "Décoller, monter, accrocher
le target (en toute logique, un bombardier stratégique volant à haute altitude), tirer le
missile et rentrer au terrain aussi vite que possible". Dans cette optique, il avait
été conçu pour être doté d'un moteur-fusée l'aidant à monter encore plus vite et encore
plus haut, ce en dépit d'un rayon d'action notoirement insuffisant (voir un de mes articles
précédents).
En ces temps là (après tout, c'était au siècle précédent…) l'électronique était pour le
moins rudimentaire et la formation sur le système d'armes se faisait au niveau Escadron
après que le jeune pilote ait appris à maîtriser lors de sa transformation les caractéristiques
de vol d'un delta.
Les choses se sont compliquées quelques années plus tard lorsque le Mirage IIIE est entré
en service. Ce nouvel avion n'était plus un intercepteur pur ; il avait été conçu dans une
optique "multi-rôles" et était capable d'accomplir indifféremment des missions air-air ou
air-sol, sans compter son aptitude à la frappe nucléaire.
C'est pourquoi peu de temps après la mise en service du Mirage IIIE deux Mystère XX furent
équipés du Système de Navigation et d'Armement du IIIE. Le radome contenant le radar
Cyrano IIbis modifiait sensiblement l'apparence de ces avions, et le carénage du Doppler
était situé sous l'arrière du fuselage.
Le premier de ces Mystère XX SNA (C/N 432 – 339-WL) entra en service en 1969 ; il était baptisé
"Boule de Cristale". Il fut suivi par le C/N 186 – 339-WM baptisé "Aladin". Ces noms de
baptême étaient un clin d'œil à la désignation de l'unité d'appartenance, le CPIR 339 (CPIR =
Centre de Prédiction et d'Interprétation Radar). Plus tard, d'autres Mystère XX furent
modifiés pour recevoir le Système de Navigation et d'Armement du Mirage F1CR, puis celui du
Mirage 2000N.
Donc à cette époque les pilotes de Mirage III recevaient une formation initiale sur biplaces
(IIIB et IIIBE) dispensée à l'ECT 2/2 "Côte d'Or" de Dijon, après quoi ils apprenaient l'utilisation
des systèmes grâce à ces Mystère XX SNA. Le poste de pilotage des Mystère XX SNA avait
été modifié avec en place droite un tableau de bord de IIIE pour l'entraînement des pilotes
de chasse, mais c'est le Commandant de Bord installé en place gauche qui assurait le décollage
et l'atterrissage. La cabine arrière comportait deux ou trois écrans radar (je ne me
souviens plus du nombre exact) de façon à ce que plusieurs pilotes puissent travailler durant
la même mission.
Cet aménagement laissait également la place pour deux ou trois passagers, et à plusieurs
reprises j'en ai profité pour voler sur ces avions assez inhabituels.
Contrairement au Mirage III le Mystère XX ne manquait pas de pétrole et une mission typique en
haute altitude au départ de Dijon comportait une montée vers le FL300 au dessus de la Vallée du
Rhône en laissant sur la gauche les Alpes enneigées, le survol du Sud-Ouest en se dirigeant vers
l'Océan Atlantique puis un virage vers le Nord-Nord-Est avec une branche de navigation d'environ
400 NM jusqu'à la balise de Saint-Inglevert dans le Pas-de-Calais. Là, par temps clair,
on voyait la ville de Londres à une distance d'environ 30 NM et, pour ceux qui avaient de bons
yeux, on pouvait même distinguer les bateaux sur la Tamise. Le retour vers Dijon s'effectuait
en survolant les bases de Cambrai et de Reims.
Ce genre de vol avait une durée de 2h30 à 3h pour une distance parcourue de 1100 à 1200 NM.
Vous pouviez être intercepté par plusieurs patrouilles de défense aérienne, sans oublier la PO
(Permanence Opérationnelle) qui était systématiquement scamblée car le Mystère XX représentait
un plastron idéal. Il était toujours sympathique de voir un Mirage F1C venir se placer
en patrouille serrée…
Bien que le Mystère XX soit à la base un avion de transport, les avions du CPIR appartenaient à
la Force Aérienne Tactique (FATac) et en tant que tels étaient mis en œuvre par des pilotes de
chasse. Je me souviens d'un pilote du CPIR me disant : "Dassault a vraiment conçu cet avion
comme un chasseur ; il lui manque juste une paire de canons de 30 mm !"
De fait les pilotes du CPIR avaient l'habitude de manœuvrer leurs Mystère XX comme des chasseurs,
à tel point que que l'un d'entre eux fut sérieusement endommagé après un break un peu trop impétueux.
Mais le Mystère XX est hors-sujet sur ce site, aussi revenons-en au Mirage IIIB. Comme on l'a vu
plus haut, le IIIB était sans doute le plus agréable à piloter de tous les Mirage III ; en contrepartie,
il était dépouillé de tout équipement opérationnel.
Pour résumer, les modifications apportées à la cellule étaient :
- La suppression du radar, remplacé par un lest (le "radome" peint en noir était complètement
factice).
- L'installation du siège arrière à la place de la soute radio (l'avant du fuselage était également
rallongé de quelques centimètres)
- Mais alors, où installer l'équipement radio ? Le seul volume disponible était l'emplacement du
chassis canons.
De ce fait, un IIIB dans sa configuration normale ne pouvait pas être armé de canons (en revanche
le IIIBE, dérivé de la cellule du IIIE, pouvait être armé).
Pourtant il était nécessaire dans certaines circonstances d'effectuer des tirs canon avec le
IIIB, sans compter le fait qu'en temps de crise il eût été dommage de se passer de ces avions.
Donc un chassis spécial avait été mis au point qui s'installait à la place du siège arrière, sur
lequel prenait place l'équipement radio. Et les canons, eux, reprenaient leur place normale !
Conclusion : le IIIB pouvait être armé de canons, mais du même coup il devenait monoplace.
Les photos jointes montrent le détail de cette installation. Il est intéressant de remarquer
que l'avion en photo est le N° 204 qui fut le premier IIIB à recevoir un camouflage gris et vert
lors d'un Entretien Majeur (EMJ) début 1979.
Mais deux des photos jointes montrent également que le IIIB avait des capacités stratosphériques…
Amitiés à tous.
Michel
Voici ce qui est arrivé en juin ou juillet 1979, je ne me souviens plus de la date
exacte. Ce Mirage IIIE du 1/2 "Cigognes" était piloté par le Sergent-Chef Serge
Gaerni du 3/2 "Alsace" lors d'un combat contre des Jaguar. Serge finit par faire
une passe canon plein secteur arrière sur un des Jaguar avec une forte vitesse de
rapprochement (certains diront : pointu contre camion à bombes, logique…). Il
termina sa passe canon si près du Jaguar qu'il se retrouva piégé dans le sillage sans
réussir à dégager. Au tout dernier moment il réussit à éviter la collision, mais
en tirant si fort sur le manche qu'il dépassa et de loin le facteur de charge limite,
au point de "plier" littéralement le longeron. C'est toute la cellule qui avait souffert,
au point que certains rivets avaient sauté jusque sur la dérive. Par chance il réussit
malgré tout à poser l'avion.
Mais ce Mirage était endommagé bien au-delà des possibilités de réparation au niveau Escadre
et il dut être démonté avant d'être transféré par la route à l'AIA d'Aulnat où il fut remis
en état.
Le bon côté de la chose est que cela nous permet de voir un Mirage sous des angles tout
à fait inhabituels et de découvrir certains détails qui sont la plupart du temps très
peu visibles. Les maquettistes et les peintes apprécieront, du moins je l'espère.
Amitiés à tous.
Michel
Voici quelques photos prises en septembre 1980 au Centre d'Essais en Vol de Brétigny,
un terrain situé à une trentaine de kilomètres au sud de Paris et qui disposait d'une
des plus longues pistes de France. Il a été mis un terme à l'activité aérienne
de Brétigny en 2001 du fait de la proximité de Paris.
Sur ces images on remarquera le prototype du Mirage IIIE (N°01) qui a passé toute sa
carrière au Centre d'Essais en Vol. Cet appareil fut utilisé pour tester
différents équipements, et de ce fait on a pu le voir avec des pointes avant de
formes diverses et variées.
Un autre avion intéressant est le Mirage IIIB N°235. Oui, il s'agit bien d'un
Mirage IIIB, comme le numéro de série, le croupion et la forme de la dérive en
attestent, et non d'un IIIBE comme la pointe avant pourrait le laisser penser.
Méfiance: les avions du CEV avaient la plupart du temps des nez inhabituels.
Un éléphant, ça trompe !
Autre détail intéressant: la position tout à fait inhabituelle de la cocarde de
fuselage sur ces deux appareils.
À l'époque (1980) le CEV utilisait encore plusieurs Gloster Meteor biplaces,
des NF.11 et des NF.14. Bien que datant de plus de trente ans les Meteor
étaient très appréciés en tant qu'avions d'essai, et ce pour trois raisons:
- avant tout, leur pointe avant de dimensions généreuses permettait de loger
tout un tas d'équipements
- étant des biplaces, ils autorisaient la présence en place arrière d'un Ingénieur
d'Essais pour mettre en œuvre les équipements à tester pendant le vol (on était encore
à des années-lumière de la transmission de données en temps réel)
- leur endurance de vol pouvait dépasser une heure et demi, ils pouvaient monter
jusqu'au FL 400, et à l'autre bout de l'échelle ils étaient capables de plus de
400 Kts à basse altitude.
Ces Meteor étaient maintenus en condition remarquable, ils volaient rarement plus de
60 heures par an, plusieurs avions avaient été acquis au Royaume-Uni uniquement à des
fins de cannibalisation, aussi les rechanges ne manquaient pas.
Mais le Meteor est décidément hors du cadre de ce site.
Amitiés à tous.
Michel
Voici quelques photos que j'ai prises il y a bien longtemps – c'était en 1981. Nous
célébrions le 40ème Anniversaire de notre Escadron, le 3/2 Alsace – il avait été créé en
1941 au sein des Forces Aériennes Françaises Libres puis avait été intégré à la RAF en tant
que Squadon 341 – et nous cherchions à rassembler pour cette occasion le plus grand nombre
possible de types d'avions ayant porté ses couleurs.
Un choix délicat était le Vampire. Notre Escadron avait été un des premiers à voler sur
Vampire en France. Or à l'époque – en 1981 – de nombreux Vampire étaient toujours
en service dans la Troupe d'Aviation Suisse. Donc nous fîmes une demande écrite
auprès de l"Ambassade de Suisse à Paris, mais sans grand espoir. Les Suisses sont
neutres, et jusque là ils n'avaient pratiquement jamais laissé leurs avions militaires
voler à l'extérieur de leurs frontières.
Et pourtant, à ma grande surprise nous reçûmes une réponse positive quelques semaines
plus tard, un vendredi en fin d'après-midi ! Une réponse d'ailleurs assez surprenante,
sous la forme d'un coup de téléphone. Notre interlocuteur disait en substance, et je
cite de mémoire : "Bonjour, voila, je suis le Commandant de l'école de pilotage à Sion, je
viens de recevoir un message de mon état-Major qui me demande de vous envoyer deux Vampire
pour votre manifestation. Mais vous comprenez, les Vampire ne sont pas vraiment des
avions récents, ce n'est pas une très bonne vitrine pour la Troupe d'Aviation. Est-ce
que cela vous ennuierait si nous les repeignions aux couleurs françaises ?". Authentique,
ça ne s'invente pas !
Vous pouvez imaginer ma réaction ! Dès le lundi matin je leur ai envoyé un gros dossier
avec photos, bleus d'usine, enfin tout le nécessaire pour repeindre un Vampire de la façon
la plus authentique qui soit (dans la précipitation je n'ai pas pris le temps de faire des
copies de ce dossier et je ne l'ai jamais récupéré, malheureusement).
Pour une "obscure" raison ils ont repeint un monoplace Mk.6 et un biplace d'entraînement Mk.55
(l'obscure raison étant que notre Commandant d'Escadron avait demandé un biplace dans l'espoir
qu'on lui fasse faire un tour de place droite – ce qui ne fut pas le cas).
Mais, 26 ans après, sa demande saugrenue prend tout son sel : c'est de toute évidence le seul
Vampire biplace militaire (je ne parle pas des warbirds civils qui tournent maintenant dans
le circuit des meetings) à avoir jamais volé sous les couleurs françaises.
Et lorsque je revois la photo de ce Mirage IIIE (le pilote était le CDT Jean-Michel Nicolas)
en train d'overshooter les deux Vampire avec sa fusée SEPR 841 allumée, je ne peux m'empêcher
de penser aux F-14 en train d'en faire de même avec de pseudo-Zeros dans le film
"The Final Countdown".
À un détail près toutefois : là ce n'était pas du cinéma, c'était la réalité !
Amitiés à tous.
Michel
Voici les dernières images du vol des Vampires, y compris le passage au dessus de la
Base de Dijon – ainsi que ce qui s'est passé ensuite. Nous n'avons décidément pas
eu de chance ce jour-là, la météo était plus que médiocre.
Sur la photo ci-dessus on voit les acteurs de cette formation plutôt inhabituelle. De
gauche à droite : Hauptmann Egger (le pilote du biplace), Oberleutnant Bohnenblust (pour autant
que je me souvienne, le pilote du monoplace), le Commandant Jean-Michel Nicolas (leader du
dispositif, celui qui avait réussi à allumer sa fusée SEPR 841), un Sous-Officier dont j'ai
oublié le nom (c'était il y a 26 ans !) et qui était en place droite sur le biplace, et le
Capitaine Patrick Porchier (celui dont la fusée avait obstinément refusé de s'allumer).
Manquent sur l'image le Lieutenant-Colonel Laporte, qui pilotait le Mirage IIIBE ainsi que
moi-même, puisque je suis en train de prendre la photo.
Un petit détail qui mérite d'être mentionné : nos mécaniciens avaient préparé avec un pochoir des
autocollants de l'insigne du 3/2, et ils avaient reçu pour instruction de les appliquer sur la
dérive de tous les avions participant au 40ème Anniversaire. Aussi, avec beaucoup de zèle, à peine
les Vampires arrivés au parking, ils se sont précipités pour les orner du fameux autocollant, comme
on peut le voir sur certaines photos. Bien entendu ces autocollants étaient complètement
incongrus sur les Vampires et ils furent vite retirés, comme on peut le voir sur les autres photos.
Tout compte fait, 26 ans après, en ressortant ces vieilles images de la boîte où elles étaient
restées depuis lors, je suis tenté de me dire que les documents que j'avais envoyés à nos amis
Suisses pour les aider à repeindre ces avions étaient plutôt précis.
Amitiés à tous.
Michel
Pour lire le récit par Michel de l'interception des Vampires au dessus
de la frontière et de leur escorte jusqu'à Dijon,
cliquer ici. - Frank Safranek
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Voici quelques photos de ce qui s'est passé à Dijon au début d'un beau vendredi après-midi
ensoleillé au printemps 1977.
Deux Mirage IIIE de l'Escadron de Chasse 3/2 "Alsace" avaient été montés en bidons de 1700
litres en vue d'une navigation à basse altitude en Allemagne du Nord. Si je me souviens
bien, il était également prévu un tir Air/Sol à Hechteren, aux Pays-Bas.
Les bidons de 1700 litres étaient d'un emport très peu fréquent à Dijon ; nos avions avaient
une mission de défense aérienne au sein de la Force Aérienne Tactique (FATac) et par conséquent
les 1700 litres (affectueusement surnommés "Grosses Couilles") étaient une denrée rare.
La plupart du temps ils étaient montés à la demande de quelques Colonels ou Généraux affectés
en état-Major et venant voler sous le statut appelé "abonnés". En effet certains d'entre
eux préféraient effectuer les 30 heures de vol annuelles nécessaires pour conserver leur Solde
à l'Air à coups de navigations haute-altitude de 2h30 plutôt que d'effectuer des missions
opérationnelles. Une façon comme une autre de brûler du pétrole…
Pour mémoire, cette configuration était appelée "6 Bravo". Sur Mirage III, la configuration
était indiquée au moyen d'une combinaison de chiffres et de lettres. Les chiffres
indiquaient l'armement, et les lettres l'emport pétrole. En voici quelques exemples:
Armement:
- 6 : canons de 30 mm
- 7 : AIM-9 Sidewinder
- 8 : Matra 550 Magic
- 11 : Matra 530
Petrol:
- Alpha : pas de bidons externes, pétrole interne seulement – on disait "avion lisse"
- Bravo : bidons de 1700 litres
- Echo : bidons de 500 litres supersoniques
- Golf : moteur fusée SEPR 841
- Hotel : bidons de 625 litres
- Juliet : bidons de 1300 litres
- Zulu : réservoirs de bord d'attaque (pour les avions qui en étaient équipés ; je ne me
souviens plus à partir de quel numéro cela commençait, quelque part autour du N° 450 il me semble)
Donc, par exemple, un "6+8-Echo Zulu" était un avion avec canons en Magic, bidons de 500
litres et réservoirs de bord d'attaque. Un avion en "11-Golf" avait un moteur fusée
et un missile Matra 530, mais pas de canons (de toute façon le montage du moteur fusée
interdisait de-facto le montage des canons, comme expliqué dans un de
mes précédents articles). Enfin, un "Alpha pur"
était un avion sans armement et lisse, une configuration utilisée essentiellement pour les
présentations de voltige.
Mais revenons-en à ce qui s'est passé ce vendredi après-midi à Dijon. Cette patrouille
de deux avions était aux mains de deux pilotes parmi les plus expérimentés. Le leader
était le Capitaine Henri de Waubert de Genlis, l'un des Commandants d'Escadrille du 3/2,
devenu par la suite pilote d'essai ; le N°2 était le Sergent-Chef Prime Martin, Chef de
Patrouille et par ailleurs présentateur officiel (on disait "Présentateur Alpha") du Mirage
IIIE dans l'Armée de l'Air.
Le leader décolla sans problèmes, mais le N°2 fut victime d'un éclatement du pneu de la
roulette de nez juste avant la rotation. Comme les procédures le stipulaient il a
donc interrompu son décollage pour aller finir dans la barrière d'arrêt, comme les photos
le montrent. Une manœuvre plutôt hasardeuse du fait du poids très élevé au décollage
dans cette configuration. Mais Prime Martin, toujours égal à lui-même, fit un travail
d'orfèvre en maintenant l'avion en ligne près du bord droit de la piste jusqu'au tout dernier moment.
Donc l'avion alla terminer dans la position que montrent les photos et personne ne fut
blessé. Tout au plus un petit bobo sur la lèvre de l'entrée d'air gauche.
Pourtant, c'était là le début de sérieux problèmes ! De toute évidence, avec un
avion engagé dans la barrière d'arrêt, la piste 18/36 de Dijon était hors service.
L'autre piste, la 02/20, était inapte à recueillir un Mirage. Donc, selon toutes
probabilités, le leader allait devoir se dérouter, le terrain le plus proche étant
Luxeuil. Du moins ça, c'était la théorie.
MAIS ! Mais souvenez-vous; c'était un vendredi après-midi. Et ce même vendredi
soir Henri de Waubert organisait une grande fête dans sa maison de Fouchanges, au nord
de Dijon. Les fêtes d'Henri de Waubert étaient réputées dans toute l'Armée de l'Air,
des tas de gens étaient invités, y compris quelques hauts gradés venant de Paris.
Par conséquent le déroutement à Luxeuil était totalement exclus, il DEVAIT se poser à
Dijon et la piste devait être rendue utilisable dans les meilleurs délais. L'autonomie
de l'avion en vol était d'environ deux heures et demi, donc les choses étaient à première
vue faisables. À première vue, car il y avait tout de même un léger problème : un
avion avec des bidons de 1700 litres pleins ne pouvait pas être levé par une grue, faute
de quoi le longeron principal risquait de plier.
Il n'y avait donc qu'à vidanger les bidons dans un camion citerne. Une idée qui
parait simple, au départ. Oui mais voila : sur une Base Aérienne, par définition,
les camions citernes sont faits pour avitailler les avions, et non le contraire ; donc
les citernes disponibles étaient toutes pleines, évidemment ! Il a fallu commencer par
vidanger un camion, puis vidanger les bidons, après quoi les opérations de déblaiement
ont pu commencer. Pas aussi simple qu'il n'y parait…
Mais les mécaniciens ont fait un travail magnifique en un temps record pendant qu'Henri
de Waubert croisait non loin du terrain au régime le plus économique possible, après
quoi il a pu se poser sans encombres à contre-QFU.
La fête fut une grande réussite, trente ans après je m'en souviens encore !
Amitiés à tous.
Michel
Unless noted otherwise, all text and photographs on this page are Copyright © Michel GÉRARD.
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